Vue des enseignants

Voici Marie et Nicolas.

Marie vient de terminer ses études d’enseignante. Elle constate que dans la société actuelle, peu de gens parviennent à garder leurs rêves d’enfants, et que dans le cadre scolaire existant, il y a peu de temps pour poursuivre ses rêves. Elle voudrait consacrer beaucoup d’attention à chaque élève, plus que ce qu’elle a connu en stage.

Elle voudrait que les jeunes sortent de l’école prêts pour la vie d’adulte, ce qui ne lui semble pas être le cas actuellement, ni pour eux, ni pour elle. Elle-même n’a jamais eu l’occasion d’apprendre à mener un projet dans “la vraie vie”.

Marie regrette que les élèves, eux aussi, manquent de confiance en eux. Elle voudrait trouver un moyen pour y remédier mais elle ne voit pas comment placer des moments de développement personnel dans la grille horaire actuelle, tout en respectant les programmes. Elle ne se sent d’ailleurs pas les capacités pour en expliquer la théorie.

Elle a appris que le développement, tant physique que psychologique ou intellectuel, ne se faisait pas au même moment chez chacun, mais que tout le monde doit voir la même matière au même moment. Cela la dérange un peu mais, comment changer le système?

Nicolas enseigne depuis plusieurs années et il constate qu’une bonne partie de ses projets ne peuvent pas être menés à bien dans le cadre existant. Il a bien essayé de changer les choses au sein de son établissement, mais il se heurte aux limites du système… Il est dérangé par le fait de devoir rester cloisonné dans sa matière, ou de devoir tout reconstruire d’une année à l’autre en fonction des changements d’attribution.

Il constate que ses élèves ne voient pas le sens de leurs apprentissages, et il ne voit pas comment rendre son enseignement plus “significatif” en restant dans le système des compétences et des points aux bulletins actuel.

Il n’aime pas le fait de n’avoir le temps de s’occuper que d’une partie de la classe, soit les plus turbulents, soit ceux qui peinent à comprendre, soit ceux qui ont compris tout de suite, soit ceux qui sont totalement dépassés.

Il voit que les élèves ne “poignent pas dedans“. Il sent que si les élèves pouvaient se prendre en main, ils seraient plus actifs.

Marie est formée en français; elle constate qu’elle ne se souvient pas de grand chose de ses cours de géographie et de sciences. Elle se demande à quoi bon “voir tout ça”.

Nicolas souhaiterait donner plus de responsabilités aux élèves dans leurs apprentissages, pour qu’ils arrêtent de dire “c’est pas ma faute”. Ils choisiraient probablement une autre manière de faire que celle qu’il imagine lui-même. Il se sent actuellement un peu “coupé du monde”.

Pour Marie et Nicolas, nous souhaitons créer une place à l’école de la vie.