Vue des parents

Les parents d’Emma gardent un mauvais souvenir de leur passage à l’école secondaire. Ils seraient d’accord pour que leur fille passe par une filière alternative, comme l’école à la maison. Cependant, ils n’ont pas l’occasion de rester à la maison tous les jours, ni même un jour par semaine et ne veulent pas trop en demander aux grands-parents : suivre quelqu’un presque tous les jours, ce n’est pas évident…

Ils ont des moyens financiers, mais n’aiment pas trop l’idée d’une école privée avec des cours “structurés” ou “poussés pour réussir le jury central”.

Ils ne veulent pas non plus qu’Emma se désocialise en restant à la maison. Si elle pouvait travailler avec d’autres, en groupe ou non, parce qu’ils trouvent que c’est comme ça que ça se passe maintenant dans le monde, ce serait vraiment bien.

Ils savent très bien qu’Emma voudrait créer un minigolf. Elle en parle déjà depuis 2 ans. Ils trouveraient chouette qu’elle puisse réaliser son projet plus rapidement qu’à la fin de ses études, dans 12 ans ; ou qu’elle doive le bâcler vite fait pendant les vacances. Mais ils veulent aussi que le diplôme du CE1D soit obtenu “dans des temps normaux”.

 

La maman de Lucas voit bien que son fils va mal depuis le milieu de sa 3e secondaire. Elle n’arrive pas à le motiver pour partir à l’école chaque matin. Pas plus qu’à trouver quelque chose dans les écoles de la région qui lui plairait… Elle sait que Lucas a beaucoup de capacités, mais ses capacités s’orientent plus vers une matière qui n’existe pas vraiment à l’école… Ni Lucas ni sa maman ne savent ce que c’est, ils ne savent pas le nommer, mais ils le sentent…

Le papa de Lucas craint que son fils ne fasse comme son cousin, qui a fini péniblement le secondaire, avec une moyenne de 51% et un échec, et qui semble avoir perdu ses capacités à étudier et à trouver son chemin: il en est à sa 3e première dans le supérieur et compte encore changer d’orientation. Il n’a jamais vraiment réussi un examen avec une bonne cotation.

 

Divorcée, la maman de Lucas n’a pas la possibilité de faire l’école à la maison; son papa veut qu’il continue l’école et qu’il ait ses diplômes. Il voit bien que son fils décroche, mais n’imagine pas qu’il puisse réussir tout seul, sans personne pour le cadrer et le faire avancer, et sans qu’on lui explique les matières.

 

Aucun des parents de Lucas n’aura l’occasion d’aller 6 fois à Bruxelles,  de 8h à 16h, pour qu’il présente les examens du jury central et ils n’ont pas vraiment le temps à consacrer à comprendre la complexité des informations diffusées dans les méandres du site internet de l’administration.

 

Les parents de Lucas n’ont pas forcément les mêmes moyens l’un et l’autre, et pas énormément de moyens de toute façon. Son papa payerait bien un peu plus que pour une école traditionnelle si cela pouvait aider son fils. Sa maman, elle, ne peut pas se le permettre et préférerait proposer ses services d’aide administrative, parce qu’elle adore ça et qu’elle est formée dans le domaine…

 

Aussi bien les parents de Lucas que les parents d’Emma veulent un cadre rassurant et professionnel, mais laissant une certaine autonomie à leurs enfants ; une autonomie grandissante à mesure de leurs progrès.

 

Pour eux, nous voudrions créer une Coopérative d’aide à la réussite du jury central, où les parents auraient un interlocuteur qui gérerait toutes les démarches administratives, qui donnerait des informations claires sur ce qu’il faut faire, avec l’expérience de l’accompagnement de leurs enfants. Un endroit où leur enfant serait suivi avec bienveillance dans ses choix, et poussé à les concrétiser, tout en faisant le nécessaire pour réussir les diplômes obligatoires via le jury central, et réussir sa vie en général. Un endroit où les enfants pourraient travailler ensemble, en développant des compétences de travail de groupe, d’autonomie, de responsabilité, de débrouillardise et de gestion de projet…

Un endroit où ils pourraient rater et réussir des projets en toute sécurité, parce que le cadre les aiderait à s’en sortir…

Pour eux, nous voudrions offrir à leurs enfants un passage “À l’école de la vie”.